Véritable succès populaire du cinéma québécois en 2003, gagnant d’un nombre incalculable de récompenses tant aux Jutra qu’au festival de Sundance, La Grande Séduction a également réussi le tour de force de séduire le marché international. Pour son premier long-métrage, sur un scénario de l’humoriste Ken Scott, Jean-François Pouliot ne pouvait rêver mieux.
Le petit village de Ste-Marie-la-Mauderne vit chichement de pêche et, malgré l'harmonie sociale qui y règne, aspire à développer son économie grâce à l'implantation d'une usine. Mais, sans médecin au cœur de la communauté, les investisseurs refusent de considérer le village comme possible destination. Commence alors pour les habitants la grande opération de séduction visant à attirer parmi eux un médecin montréalais.
Réunissant quelques-uns des comédiens québécois les plus populaires (David Boutin, Raymond Bouchard, Clémence Desrochers, Rita Lafontaine, Benoît Brière…), filmé dans les décors charmants de l’île d’Harrington Harbour, La Grande Séduction est un film qui, sans être révolutionnaire, est tout de même éminemment sympathique et tout prêt à faire du bien à son spectateur. À mi-chemin entre l’optimisme humaniste d’un Capra et la charmante poésie d’un Jeunet, la trame emprunte également quelques accents de Pagnol par son ancrage social. Révélant le ridicule de ses personnages pour mieux les rendre attachants, ce film chaleureux pêche tout de même par une réalisation parfois un peu figée, mais se rattrape rapidement grâce à ses dialogues entraînants et vifs et à ses interprètes convaincants. Difficile de ne pas se laisser séduire ! – Helen Faradji --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.